The end ... is only a new beginning!!!


J'entre dans une nouvelle aire...
Le format du blog ne me convenant que moyennement, vous pourrez désormais suivre mon activité artistique sur mon site et/ou sur ma page dédiée Facebook.
C'était une belle aventure et je compte bien la continuer avec vous! 

Libre

                                             
Ces quatre images sont les premiers pas d'une recherche sur la maîtrise des coulures. Y sont utilisés des encres, des pigments, de l'acrylique et du posca. Chacune d'entre-elle a été réalisée sur du papier toilé au format 120x60cm.


ArtoManiFestS



Artomanifests ce sont des fragments. Fragments de textes, fragments de vie, fragments d'interprétations ; des fragments de ce qui reste en nous d'Antonin Artaud.
Ce n'est pas autant un travail sur l'auteur, Artaud, que sur la résonance de celui-ci en nous aujourd'hui.

Nous en sommes tous à l'état "Artaud"
et nous inventons des formes, trouvons des formes en nous, 
nous montrons sous d'autres formes.

Nous, c'est la compagnie Ostranenie, créée en 2008 à Strasbourg. 
Mon travail en son sein consistait au commencement en quelque chose de très similaire à celui que je faisais déjà pour une Abeille dans le Bonnet. Petit à petit, au fil de nos recherches et spectacles j'en suis venu à m'occuper de scénographie mais également de jeu (en donnant ou prenant la réplique physique et verbale à Gilles Evrard, comédien et metteur en scène de la compagnie). 

Deux spectacles sont nés de cette collaboration. 

Dans le premier, Nanaqui, Artaud, et ses doubles poésie, théâtre, musique, et peinture se mêlent dans un montage de courts fragments de l’œuvre d’Antonin Artaud.

Fragments de différentes époques, sortis de leur contexte, entremêlés, détournés, retournés, mis bouts à bouts pour recomposer l’histoire d’un pantin, tout droit sorti d’une malle : « Nanaqui », tel était le nom que donnait sa mère à Artaud, tel est aussi le nom du fantôme que l’on remet ici sur pied.

Dans cette chambre sans murs et jonchée d’objets aux résonances tranchantes, ce n’est plus Artaud qui parle donc, mais ce fou qui se croit seul, ce fou qui se croit corps, ce corps qui se croit fou, qui chante la possession et la dépossession de ses propres sens, entre les clous que le néant a planté dans son existence.

Guitare, accordéons, flûte, piano, vielle à roue, tuyaux harmoniques, percussions, pots de peintures et autres matières rendues vivantes par les intervenants scéniques font parti de l’intimité du délire, et des acrobaties de l’improvisation. (Nous sommes 4 sur scène: 2 musiciens, 1 comédien et 1 peintre.)

Si Artaud y est pris dans une douceur et une intimité inattendue, une folie poétique, voire même clownesque où la matière textuelle est exclusivement tirée de son œuvre, les influences et les inspirations qui animent musiciens, peintre et acteur peuvent être très différentes, voire opposées, contradictoires. Mais c'est dans un même élan que tous les intervenants font apparaître cette multitude de fragments sur scène pour recomposer une histoire contemporaine d'Artaud. Non pas l'histoire d'Artaud qui se fait tordre, mais l'histoire de tous les êtres qui se font tordre.
Nanaqui, Artaud, et ses doubles
(ici à la MJC Lillebonne, Nancy en novembre 2011)

Le second, Concerférence (d'après l'oeuvre et la vie A.A.) est un acte sonore et visuel.
Il se présente dans une configuration à la fois musicale, théâtrale, chorégraphique et picturale (11 intervenants: 7 musiciens, 1 danseur, 2 comédiens et 1 peintre). Un concert/spectacle expérimental aux accents revendicatifs qui laisse une large place à l'improvisation.

Cest l'écriture d'Artaud dans une absorption physique immédiate et qui fait abstraction de tout lieu ou tout contexte. C'est le crachat poétiquement exacerbé d'un corps greffé sur rien. La marche forcée d'un pantin dans ce monde avide-marionnettique où nous nous débattons "à vide", inhabités et stériles. Le tout dans une sorte de conte moderne qui s'efface aussi tôt qu'il est transmis.
Les influences divergentes que peuvent avoir les acteurs de Concerférence nourrissent chacune à leur manière une trame parfois éloignée et parfois proche de l'esprit d'Artaud.
Mais c'est une affaire de détails, d'inspiration, d'instants, car cette trame est celle qui porte nos propres flux, nos propres reliefs avant tout, et le montage textuel que nous proposons n'est qu'une matière parmi d'autres et dont chaque souffle s'imprègne comme il veut.

Nous puisons dans chaque fragments ce qu'il y a de plus profond en nous pour éclairer chaque éclats d'Artaud d'un jour nouveau.

Juste sentir l'effet d'Artaud sur nos corps – en devenir l'extension –, et sur tous les corps d'aujourd'hui.

Il y a la question "comment jouer, comment dire Artaud ?" et puis il y a celle de savoir comment se comporte le corps, la musique, la peinture en face de cette écriture plus de 60 ans après. Ce qu'elle remue dans nos actuels esprits. Dans l'actualité de nos esprits, de nos pensées. 

Voir comment Artaud nous traverse, et voir comment nous pouvons rendre, à travers l'improvisation des musiciens, danseurs et autres acteurs, le tableau éphémère et mouvant que nous créons à son contact.

Concerférence (d'après l'oeuvre et la vie d'Antonin Artaud)
(ici un trailer du spectacle filmé au Hall des Chars, Strasbourg en octobre 2011)